(Légèrement) déconfiné, oui. Abstinent (toujours) non. Deux Crus Bourgeois du Médoc.

Châteaux Lilian Ladouys et Le Boscq (Saint-Estèphe) 2016

L’histoire : Celle des Crus Bourgeois est loin d’être un long fleuve tranquille (la Gironde, en l’occurrence). Au 19ème siècle, une classification distinguait, en Médoc, les « Crus Bourgeois », les « Crus Artisans » et les « Crus Paysans », selon le statut social ( !) du propriétaire du vignoble. Il faut attendre 1932 pour voir la création d’un classement des Crus Bourgeois, des vins non repris dans le fameux classement de 1855, celui des « Crus Classés ». Un classement qui se verra officiellement reconnu par l’Etat français en 1966. En 2003, on distingue trois catégories : les « Crus Bourgeois Exceptionnels », les « Crus Bourgeois Supérieurs » et les « Crus Bourgeois ». Mais certains producteurs exclus du classement, engagent une action en annulation. Ils la gagnent, le classement est annulé. On tente alors un nouveau régime : une labellisation tous les ans sous contrôle indépendant. Maintenant, ce classement est revu tous les cinq ans. En 2020, cinq millésimes (entre 2008 et 2016) ont été dégustés bien sûr « à l’aveugle ». 249 châteaux sont classés (ce qui représente 28 millions de bouteilles). Pour les Crus « exceptionnels » et « supérieurs », entrent aussi en considération (outre la dégustation), d’autres critères liés aux normes environnementales, au marketing (notoriété du Cru), à la capacité oenotouristique du Château… Et pourquoi-pas associer aussi la marque de voiture du propriétaire et le nom de son chien ? Chacun jugera de la pertinence de ces facteurs de jugement.

Les vins : Deux Saint-Estèphe de la même année à l’encépagement légèrement différent : 48% de cabernet-sauvignon, 47% de merlot et 5% de petit verdot pour Lilian-Ladouys ; 55% de merlot, 40% de cabernet-sauvignon, 3% de petit verdot et 2% de cabernet-franc pour Le Boscq. Le premier a été élevé 12 mois en barriques (10% de neuves), le second 15 mois (30% de neuves).

La dégustation : En toute logique, Le Boscq se montre davantage marqué par la barrique que Lilian Ladouys, ayant une proportion plus élevée de bois neuf. Question de goût personnel, j’ai (légèrement) préféré le second au fruité intense, croquant, aux notes légèrement épicées, aux tanins denses et au boisé assumé. Le second se montre plus concentré, velouté, au merlot bien,mûr (planté sur du calcaire), au fruité charmeur (cerise confite), ample et généreux.

Potentiel de garde : comme toujours, selon la qualité de la cave, entre 5 et 8 ans pour Lilian Ladouys, un peu plus (10 ans) pour Le Boscq.

Où les trouver ? Chez Colruyt, sur le catalogue des grands vins. A commander par caisse de six où à l’unité (avec un supplément de prix pour réemballage, 1,25€ par référence).

Château Lilian Ladouys 2016: 22,95€

Château Le Boscq 2016: 29,50€

Colruyt propose aussi deux autres Crus Bourgeois Exceptionnels, en Haut-Médoc : Châteaux Malescasse (2015 et 2016) et Château Cambon La Pelouse ( 2014 et aussi en magnum sur 2014, 2015 et 2016).

Patrick Fiévez